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CONVOYAGE PÉRONNES (B) - NOGENT SUR MARNE

Je m'appelle "Maky". Je suis un Caribbean 39, né en 1974. Mon rêve, quitter Le Grand Large de Péronnes sur le canal de Nimy en Belgique pour me rendre à Nogent sur Marne. On m'a offert comme convoyeur le capitaine du Simonszand. J'emprunterai l'Escaut, le canal de la Sensée, le canal du Nord, l'Oise, la Seine et enfin la Marne. Vite, on part ! Et à moi les guinguettes ...
		J'ai passé deux longues années sur ce chantier. On m'a refait le fond. J'avais de l'osmose. Une sale maladie qui s'attaque à nous, bateaux en polyester.
Tapi derrière un arbre avec à couple un bateau de mer, j'attends le départ.
		Il fait beau. Une légère brise souffle en cette fin du mois d'octobre. Je traverse le Grand Large et croise encore quelques voiliers.
Un bref échange à la V.H.F et les feux de l'écluse de Péronnes passent au vert. C'est ma seule écluse belge. Une surprise mon capitaine est attendu par un ami : Roland.
		Surprise, que vois-je ? Antoing. Mais ce n'est pas ma route.!
Ouf, je comprends, j'ai besoin de gasoil. Ici, en Belgique, il n'y a plus de gazole rouge pour les yachts. Pendant le remplissage de mes cuves, je suis content, mon capitaine me fait une petite toilette.
		Voilà, c'est parti. Je vois s'éloigner dans mon rétroviseur ce pays ami.
A Mortagne du Nord, je continue sur l'Escaut. La Scarpe inférieure est fermée, m'obligeant à faire un petit détour.
		Je suis bien petit. Le trafic est important, avec des unités Rhénans ou Canal du Nord, qui m'enrhument.
Quel drôle de bateau ? Une immense citerne battant pavillon néerlandais me croise.
		La vase ayant envahi le canal de Pommerœul à Condé celui-ci est fermé. Voir l'article dans "Murmures en continu" de Fluvial ICI. Au pied de l'écluse, je patiente. Ma patronne et Luchien, le cocker du bord, en profitent pour aller chercher un laissez-passer, pour la suite du voyage.
Je m'engage derrière deux Freycinet, même pas peur.
		La nuit me surprend à l'écluse de Follien. Je n'ose m'amarrer dans le bras à ma droite. En entendant les annonces des trains, je ne suis pas surpris au levée du jour de découvrir la gare de Valenciennes
A l'écluse de Trith St Léger, je troque mon laissez-passer contre ma vignette 2009 : "Vacances", soit 16 jours de navigation consécutifs.
		J'apprécie les couleurs de l'automne. Pourquoi, vous, les plaisanciers rangez-vous votre bateau après le mois d'Août ?
Direction le canal de la Sensée, toujours à grand gabarit. Je ne risque pas de me tromper. Des panneaux sont bien visibles, face à moi. (Regardez en passant votre souris sur l'image)
		Salut le clown, tu devrais mettre un nez rouge ! T'es vraiment sympa avec tes antennes, je me sens moi seul !
Qui a dit que les canaux à grand gabarit ne sont pas beaux
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et surprenant. Une campagne de dragage est engagée. Je me faufile entre la berge et la barge.
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		Face à moi Arleux, la capitale de l'ail. Je tousse et mon moteur s'arrête.
Je me laisse glisser jusqu'à la rive. Diagnostic, des impuretés dans la cuve de gasoil. Sans filtre à bord, on appelle un spécialiste qui débouche mes artères à l'air comprimé et me confectionne un réservoir de dépannage. Ce pro s'appelle Laurent. Mon capitaine a bien noté ses coordonnées.
		Je gagne le chantier le plus proche, les Ets Despinoy à Courchelettes, non loin de Douai. Garez entre des péniches, j'attends une réparation.
Je dors mal. Je suis cauchemardeux. Je vois des péniches voler au dessus de l'eau, des projecteurs me scrutent.
		A mon réveil, je découvre ce qu'est un vrai chantier ! Pas moins de cinq bateaux en cale sèche.
Ici, sur l'eau "Majo" se fait remplacer une bordaille, suite à un choc avec une autre péniche.
		Sur "Ch'Ti", l'homme de l'art soude de nouvelles dérivottes.
"Together" a droit à un nouveau safran suite à une manœuvre hasardeuse.
		Mais sur le chantier Despinoy, on fabrique aussi des bateaux. Saurez vous reconnaître celui-ci, basé sur la Marne ? Mon capitaine a reconnu, dans le cadre de gauche celui de Kleber qui navigue sur le pont canal de Briare. Merci à Daniel et Jacques pour leur hospitalité et les soins prodigués.
Je reprends ma route, présente ma vignette à l'écluse 1 : Palluel et à moi le canal du Nord !
		Que se passe-t-il à l'écluse de Marquion ? Une angoisse m'envahit, une caserne mobilisée pour moi ? Ouf simplement des pompiers en manoeuvre !
Je croise des bateaux, amis de mon capitaine : "Kaïros", juste avant de prendre le tunnel, ou comme ici "Vagebond". Je constate que c'est une habitude de faire plusieurs choses à la fois sur les bateaux. Personne à la barre. (A votre souris)
		Pour moi, c'est une première de prendre le souterrain de Ruyaulcourt. Comme j'ai l'air d'être novice, je traverse ce tunnel sans arrêt en gare centrale.
Nombreuses écluses du canal du Nord sont à guillotine. A l'ouverture de la porte, le paysage peut-être un enchantement.(Un click sur l'image) Ah j'oubliais : Noter sur vos guides que pour monter ce canal d'Arleux à Pont l'Êveque, il faut s'amarrer à gauche en montant, le courant vous plaque. Votre capitaine vous en remerciera.
		Voici la première partie du canal du Nord avalé, je vais longer la Somme. Mon capitaine me raconte son voyage sur cette rivière. Cela à l'air sympa, allons voir ici.
Au passage à Longueil-Annel, je n'irai pas voir le musée de la batellerie et je ne pourrai pas entendre les bornes qui bordent le canal, je suis pressé d'arriver. Toutefois, je peux contempler la Freycinet du musée.
		A l'arrivée sur Compiègne, je rencontre une drague, celle-ci n'ira pas draguer sur nos canaux. Je profite d'être ici pour boire un petit coup chez Guerdin.
Quand la ligne à Très Grande Vitesse rencontre l'Oise, elle le prend de haut.
		Je quitte Creil sous le soleil. J'ai passé une très agréable nuit et mon capitaine a eu droit à son pain frais. Je le soigne, il prend soin de moi.
Quel drôle d'engin, une pelleteuse au long cou. Effectivement il faut prendre de la hauteur pour voir au cœur des péniches.
		Je ne fais pas d'excursion, pas d'arrêt à Auvers patrie de Van Gogh, ni à Pontoise où ses amis venaient peindre.
Au secours, patronne, Bruno m'a saucissonné dans l'écluse. J'espère que je vais en ressortir entier.
		Un pont rouge me barre la route ? En m'approchant je constate que ce n'est qu'une passerelle piétons reliant Gergy-Pontoise au parc de loisirs. Mais pourquoi ne pas avoir fait une halte à son pied ? (Regardez avec votre souris : un click).
Je passe à Conflans Saint Honorine, là aussi je ne m'arrête pas au musée de la batellerie. Je me promets d'y revenir ... un jour. En attendant, je vais dormir à La Frette, quelques kilomètres plus en amont.
		Heureux comme tout, au pont du Pecq, deux splendides nanas me regardent passer, si, si regardez avec votre souris. (Un click) Je ne comprends pas, mon capitaine reste de marbre...
Je fais escale pour changer de nourrice en face de la maison Fournaise où Monet aimait venir peindre. Au secours ! Faites que je ne devienne pas comme mon camarade d'escale (à votre souris)
		Et pour moi, le fleuve c'est toujours ma route.
Le temps n'est pas terrible en arrivant au pied du quartier de la Défense. J'apprends que la tour en construction sur la gauche n'est qu'une rénovation-reconstruction. Cette tour connue successivement sous les noms de tour Azur, tour UAP, puis tour AXA, de son nom de code : CB 31 construite en 1974 va devenir la tour First. En 2011 sa flèche culminera à 218 m, elle deviendra ainsi la plus haute tour de France.
		Enfin Paris, mon capitaine a ses entrées. Je passe une nuit de rêve au coeur de la capitale.

De mon nid douillet, je peux apercevoir la tour Eiffel et ses nouveaux habits de lumière.





Hélas seul le côté faisant face au Trocadéro bénéficie de ces transformations lumineuses.
Retrouvez les grands moments lumineux de l'histoire de la Tour *ici*.

		Face à la cathédrale Notre Dame, la préfecture de police rénove sa façade et en profite pour vanter ses métiers.
Déjà sur Paris je suis connu, les flashs crépitent. Une admiratrice m'envoie une photo. C'est pas beau la renommée.?
		Je viens de passer l'écluse de Saint Maurice. Je suis sur la Marne. Je franchis celle de Saint Maur et son souterrain.
Quelques kilomètres plus loin mon voyage se termine. Je me gare le long de mon nouveau ponton au port de Nogent. Sachant que je vais y passer l'hiver, mon capitaine règle toutes les gardes, montantes et descendantes. Du grand Art, n'est-ce pas Henri ? Mon voyage aura duré onze jours malgré quelques défaillances indépendantes de notre volonté.

		Novembre 2009